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Des écologistes exigent le rejet du pétrole de Bay du Nord

une plateforme pétrolière de la compagnie Equinor.

Le projet Bay du Nord, de la multinationale norvégienne Equinor, prévoit exploiter un gisement de pétrole en eau profonde.

Photo : afp via getty images / TOM LITTLE

La Presse canadienne

Le gouvernement fédéral doit rejeter le projet pétrolier Bay du Nord, au large de Terre-Neuve-et-Labrador, ont plaidé mardi plusieurs activistes et groupes environnementaux en cette Journée mondiale de l'eau.

Ce projet jette du pétrole sur le feu de la crise climatique, a fait valoir la professeure en science politique à la Balsillie School of International Affairs Angela Carter, dans une conférence de presse virtuelle.

La spécialiste de l'exploitation pétrolière a rappelé la promesse de Justin Trudeau d'arriver à la carboneutralité d'ici 2050, un objectif de plus en plus incertain.

Si la communauté internationale continue d'étendre la production de pétrole et de gaz, nous vouons nos enfants à une vie d'orages extrêmes, d'érosion, d'inondations et de communautés nordiques rétrécissantes, dans un monde où la souffrance humaine est de plus en plus importante, a-t-elle fait valoir.

Le Canada a repoussé pour une seconde fois le 4 mars dernier sa prise de décision à ce sujet. L'annonce est maintenant prévue pour la mi-avril.

Le projet Bay du Nord, de la multinationale norvégienne Equinor en collaboration avec la canadienne Husky Energy, prévoit exploiter un gisement de pétrole en eau profonde. Alors que l'entreprise pensait au départ pouvoir extraire 300 millions de barils, ce nombre a plus que triplé dans les estimations plus récentes.

Danger de déversement

Outre la crise climatique, un éventuel déversement de pétrole pourrait causer des ravages dans l'écosystème local, a déclaré le responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace Canada, Patrick Bonin.

Rappelez-vous que c'est un projet d'exploitation en profondeur, plus de 1000 mètres de profondeur. [...] En cas de déversement sous-marin, ça prendrait de 18 à 36 jours pour amener l'équipement servant à colmater la fuite, a-t-il dit.

La directrice des programmes nationaux à la Fondation Sierra Club Canada, Gretchen Fitzgerald, a souligné le fait que la compagnie Husky Energy était impliquée, aussi récemment qu'en 2018, dans le plus grand déversement de pétrole sur la côte est du Canada.

Un bris de conduit dans la plateforme SeaRose, au large de Terre-Neuve-et-Labrador, avait alors déversé 250 000 litres de pétrole dans la mer.

Incertitude économique

La professeure Carter a aussi exprimé des doutes quant aux possibles retombées économiques.

Les firmes produisent toujours plus de pétrole, alors que peu de revenus arrivent dans les poches du gouvernement, a-t-elle remarqué, ajoutant que dans les 20 années précédant la COVID-19, les revenus provenant du pétrole et du gaz se sont effondrés, ils ont baissé d'environ 70 %, alors que la production de pétrole a doublé.

Avec de plus en plus de pays qui cherchent à limiter leur consommation de pétrole, les profits demeurent incertains, selon la directrice du programme international de l'organisme Stand.earth et présidente du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles, Tzeporah Berman.

La plateforme de Bay du Nord ne devrait pas être prête avant 2028. Mais le temps qu'elle démarre, toutes les projections, y compris celles du gouvernement canadien et de l'Agence internationale de l'énergie, disent que la demande aura chuté parce que toutes les économies majeures de la planète se sont déjà donné une échéance pour bannir (la vente de) voitures à essence. Le Canada compte en faire de même en 2035.

Il y a tellement d'études qui ont montré que le pétrole canadien sera l'un des premiers à être mis de côté, a-t-elle affirmé, citant ses coûts élevés de production.

Equinor a répondu que son projet créera 16 000 emplois et générera plus de 10 milliards de dollars en redevances et en taxes pour la province et pour le Canada.

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